Chapitre 5

Comment la vision peut agir sur l’auto-régulation nerveuse de la base du cerveau


Dans la vision, l’oeil n’est pas souverain. Il est avant tout un organe de transmission des excitations lumineuses. La mise au point de l’appareil optique, de façon à ce que cet organe récepteur-transmetteur soit dirigé vers la source d’émission lumineuse ou « objet », se fait par les muscles oculo-moteurs contrôlés par le diencéphale (corps striés, cervelet, formation réticulée, tubercules quadrijumeaux …).
L’élaboration de l’image visuelle se fait dans le cortex.
STERIADE (1969) a montré l’existence de relations très étroites entre la voie oeil-nerf optique et la formation réticulée, système régulateur des automatismes inconscients neuro-végétatifs, de l’attention, de l’activité du cortex.
D’autre part, la rétine, le nerf optique, le chiasma et les bandelettes optiques représentent embryologiquement une expansion du cerveau notamment du diencéphale.
On peut donc dire que les voies optiques sont de véritables voies de conduction nerveuse.
Aussi, les stimulations optiques agissent directement sur l’hypothalamus par les voies rétinohypothalamiques.
(ROUSSY et MOSSINGER 1935).
C’est ce que confirme un rapport concernant la CPS QUERTANT dans lequel le Professeur MOSSINGER
(1975) écrivait :
« Dans les mémoires richement illustrées, Monsieur QUERTANT père avait donné une interprétation anatomo-physiologique d’un grand intérêt des résultats obtenus avec sa méthode. D’un autre côté, les recherches expérimentales et histologiques ont approfondi nos connaissances sur les relations entre les voies sensorielles d’une part, les centres du comportement et les centres neuro-végétatifs d’autre part, avec intervention de nombreux feed-backs du type cybernéticien.
Nous avons consacré, nous-mêmes, avec G. ROUSSY de nombreuses recherches à ces connexions. La vision est la fonction sensorielle la plus importante. La rétine est en connexion directe, par des voies rétino-hypothalamiques que nous avons décrites avec :
* les centres végétatifs supérieurs,
* les centres hypophyso-régulateurs,
* les centres psychomoteurs,
* les centres du comportement situés dans l’hypothalamus
* les formations réticulaires qui régissent le fonctionnement de l’isocortex cérébral.
Par des voies spécifiques, les stimulations optiques arrivent au métathalamus (relié à l’hypothalamus), et de là, au cortex optique (area striata) relié lui-même au cortex psycho-visuel, aux centres du langage et aux centres corticaux du comportement ».
Ainsi, les voies optiques sont bien des voies d’accès aux fonctions involontaires et volontaires, inconscientes et conscientes, aux centres régulateurs des trois vies.
Un pourcentage croissant de la population souffre de troubles fonctionnels du système nerveux central sans substrat organique dans ces trois domaines :
* sensori-moteur
* neuro-végétatif
* psychique.
Le plus souvent les sujets souffrant de ces troubles présentent des troubles de la fonction visuelle : vision binoculaire et simultanée.
Après des années d’expériences et de recherches (de 1911 à 1935), Georges QUERTANT est arrivé à établir une étroite corrélation entre :
* les troubles de la fonction visuelle (vie sensori-motrice)
* les troubles de la vie neuro-végétative
* les troubles de la vie psychique
Il a pu également constater que la normalisation de la fonction visuelle (soit de la vie sensori-motrice) entraîne du même coup la suppression des troubles des autres vies.
Ces trois vies étant soumises au contrôle des mêmes centres régulateurs, il observa qu’en normalisant la fonction visuelle, on normalise, dans le même temps, le fonctionnement de ces centres.
DONC, EN NORMALISANT LA FONCTION VISUELLE (soit la vie de relation), TOUT SE PASSE COMME SI ON NORMALISAIT LES 2 AUTRES VIES (vie psychique, vie neuro-végétative), SOIT L’ENSEMBLE DU COMPLEXE SOMATO-PSYCHIQUE.
Dans son rapport sur les bases anatomo-physiologiques du Training Psycho-Sensoriel QUERTANT, le Professeur MOSSINGER écrivait encore :
« Les connexions associatives intra-corticales entre l’aire sensorio-visuelle, la zone visuo-psychique, les aires corticales oculo-céphalogyres, l’aire de la cécité verbale (bandelette sensorio-visuelle d’Elliott SMITH), les autres centres du langage, le lobe temporal (faisceau longitudinal inférieur), le lobe frontal (faisceau longitudinal supérieur) montrent que les perceptions visuelles qui sont les plus importantes provenant de l’environnement, sont intégrées dans la totalité du système nerveux central et peuvent donner lieu à des réactions affectives complexes, motrices et neuro-végétatives.
En résumé, les connaissances anatomo-physiologiques actuelles permettent d’interpréter d’une part la coexistence de troubles visuels, de troubles psychiques et neuro-végétatifs ; d’autre part les répercussions psychiques et neuro-végétatives favorables pouvant être obtenues par le training psycho-sensoriel visuel ».
Ainsi, pour Georges QUERTANT :
* l’étude des troubles de la fonction visuelle permet la détection des dysfonctions des centres
régulateurs.
* La normalisation de la fonction visuelle permet la diminution ou la suppression de ces dysfonctions et des symptômes qui en découlent au niveau des trois vies.
La Méthode QUERTANT comprend donc deux parties :
1. la détection des troubles fonctionnels des centres nerveux auto-régulateurs,
2. la phase éducative ou training.

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