Chapitre 7

Le Training ou phase de normalisation fonctionnelle ou réeducation


A) PRINCIPE DE BASE
En analogie avec la culture physique, on peut émettre le principe selon lequel : la perfection dans une discipline ne peut s’acquérir que par la perfection dans chacun des mouvements qui constituent cette discipline .
C’est donc l’étude analytique des mouvements qui a permis l’établissement d’une gymnastique analytique, ou culture physique, dont le but est de développer chez le sujet un volume et une puissance musculaire harmonieux, à partir d’efforts judicieusement gradués en poids, haltères, courses, sauts etc…
C’est aussi la constance dans l’effort, la perfection et la précision dans chacun des mouvements qui distinguent l’athlète du sujet non entraîné.
De même, en C.P.S., c’est l’étude des mouvements progressifs suscités par les excitants naturels du système optique qui a permis d’établir la succession des images-tests utilisées, véritables « haltères » pour le système nerveux central. Les agents physiques qui constituent ces excitants s’organisent selon les lois d’HAUY* ou lois de cristallisation
de la matière, en des règles mathématiques et géométriques respectées dans la succession des tests. Il y a dans cette succession, une graduation quantitative et qualitative de la plus grande importance pour le cours du Training.
Ainsi, de la même manière qu’un haltère demande au muscle, un débit d’énergie adaptée pour l’accomplissement d’un mouvement parfait, les images-tests en C.P.S. demandent aux centres régulateurs un débit d’énergie nerveuse adaptée pour réaliser, pendant la durée de temps bien définie, la vision correcte de l’image-test.
C’est à partir de cette micro-gymnastique des centres régulateurs que le Training permettra progressivement la vision normale des images-tests c’est à dire la normalisation des mécanismes involontaires qui régulent les trois vies et donc la diminution ou la suppression des troubles nerveux fonctionnels du sujet.


B) PRINCIPE DE LA CORRECTION FONCTIONNELLE
Basée sur la répétition de l’effort, comme nous venons de l’expliquer, la C.P.S. fonctionne en complète analogie avec les autres méthodes éducatives. Par exemple, le professeur de phonétique corrige les erreurs de prononciation en faisant répéter le mot à l’élève jusqu’à ce que le mouvement adapté ( ici, la prononciation correcte) soit mémorisé. De même, le professeur de culture physique veille à l’exécution parfaite des mouvements musculaires. Aussi, en C.P.S. , les exercices par images-tests soumettent les centres nerveux régulateurs à un processus d’apprentissage, utilisant une technique de correction jouant le rôle d’impulsion rétroactive normalisatrice.
Par la mise en jeu de « points de référence » que le sujet fixe pendant un temps bref, avant de revenir à l’image entière, il lui est possible de voir tout à coup l’image normale.
Aussitôt que cette image normalisée commence à se déformer, les yeux sont à nouveau fixés sur le « point de référence » .
La technique de correction consiste à répéter l’effort pour atteindre le but recherché : la perception correcte de l’image. L’acquisition d’automatismes régulateurs est ainsi progressivement rendue possible.
En fait, en demandant au sujet d’accomplir un mouvement volontaire, par le jeu des mécanismes conscients et volontaires, voie pyramidale, (influençant les muscles oculo-moteurs de façon à ce que l’oeil soit correctement dirigé), on entraîne les mécanismes inconscients et involontaires, voie extra-pyramidale.
Ainsi, les centres qui président à ces activités sont eux-mêmes entraînés, et par un rapport d’effet à cause et de cause à effet, accomplissent normalement leur travail de régulation.
Le Training a atteint son but lorsque le sujet voit spontanément et définitivement toutes les images-tests correctes : la volonté n’a plus à intervenir, les automatismes régulateurs sont inscrits.


C) CONSEQUENCES FONCTIONNELLES
Au fur et à mesure que le sujet réalise des tests de plus en plus difficiles dans leur progression quantitative et qualitative, les troubles fonctionnels dont il souffre diminuent d’intensité et s’espacent jusqu’à disparition dans 90% des cas. Le Training s’effectue à raison de deux séances par semaine, d’une durée de 30 minutes chacune, jusqu’à ce que le sujet réalise à la perfection toute la série des tests. L’organisme d’un sujet constitue une unité somato-psychique indissociable et les centres nerveux régulateurs ont une action directe sur tout son fonctionnement. En rééquilibrant le système nerveux central par la voie sensorielle, on améliore sa capacité fonctionnelle globale.
Les effets régulateurs de la C.P.S. se feront donc sentir également, avec le même pouvoir, sur la vie neurovégétative du sujet et sur sa vie psychique.
La faculté de voir l’image normale est donc simplement la manifestation d’une transformation beaucoup plus profonde qui influence de façon proportionnelle l’ensemble de l’organisme.
La C.P.S. proprement dite est destinée à rétablir un synchronisme entre les centres pairs régulateurs en inscrivant les automatismes innés, dans des conditions normales et à partir d’excitants naturels de la cellule nerveuse, sans emploi de prisme ou de lentille. Il s’agit bien d’un retour à la norme fonctionnelle, ce qui explique qu’il n’y ait pas de trouble secondaire. Les résultats sont, le plus souvent, acquis à vie.
De même que la gymnastique musculaire n’a aucun pouvoir sur les coxalgies, le mal de Pott, etc…, de même la C.P.S. restera sans effet sur les maladies organiques nerveuses : névrites, zonas, etc… Mais elle
fournit au système nerveux les moyens de créer, de maintenir, et de stabiliser son propre équilibre ; elle peut permettre à tous d’accéder à l’équilibre psychosomatique.
Basée sur la répétition de l’effort, la C.P.S. soumet les centres nerveux à un processus d’apprentissage. On peut donc la considérer, ainsi que le voulait son Fondateur, comme une Pédagogie.
Le Professeur CHAUCHARD a dit : « Les exercices de C.P.S. favorisent l’objectivité dans l’accord de la réceptivité et de l’émissivité. Ils n’ont pas seulement valeur curative ou préventive, mais valeur pédagogique et devraient concerner en tout premier chef l’enfant ».

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